Ian Kilmister : l’homme derrière Motörhead

Dans l’univers du rock, certains personnages deviennent des légendes par leur musique, leur attitude et leur personnalité hors norme. Ian Kilmister, plus connu sous le nom de Lemmy, incarne parfaitement cette définition. En examinant ses guitares basses ultra-saturées, j’ai découvert un homme dont la vie rock’n’roll résonne comme un accord parfait de démesure et d’authenticité. Chaque fois que je branche mon ampli pour jouer du Motörhead, je ressens cette énergie brute qui a révolutionné le heavy metal.

L’homme derrière la légende Motörhead

Né le 24 décembre 1945, Ian Fraser Kilmister a construit une carrière musicale qui transcende les genres. Fondateur du groupe emblématique Motörhead, Lemmy a façonné un son unique qui a influencé des générations de musiciens. Sa Rickenbacker, jouée comme une guitare plutôt qu’une basse traditionnelle, créait cette distorsion caractéristique que j’essaie encore de reproduire dans mon home studio.

L’une des anecdotes les plus fascinantes concerne sa méthode d’accordage. Contrairement aux bassistes conventionnels, Lemmy accordait sa basse un ton plus haut. Je me souviens de ma surprise en essayant cet accordeur de guitare en ligne pour reproduire son son – une révélation qui a transformé mon approche des cordes graves.

Lemmy cultivait une image de desperado moderne avec son chapeau de cowboy, ses favoris proéminents et ses vêtements noirs. Cette allure distinctive cachait un homme cultivé, grand lecteur et collectionneur passionné de souvenirs militaires. Son appartement de Los Angeles regorgeait d’objets historiques, particulièrement de la Seconde Guerre mondiale, témoignant d’une fascination pour l’histoire qui contrastait avec son image publique.

Motörhead : revenu d’entre les morts

Le nom « Motörhead » lui-même raconte une histoire fascinante. Après son renvoi de Hawkwind en 1975, Lemmy a baptisé sa nouvelle formation d’après le dernier morceau qu’il avait écrit pour son ancien groupe. Ce terme d’argot désignant un consommateur d’amphétamines symbolisait parfaitement la vitesse et l’intensité que le groupe allait incarner.

L’histoire de Motörhead illustre la résilience de Lemmy face à l’adversité. Renvoyé de Hawkwind après une arrestation pour possession de drogue à la frontière canadienne, il aurait pu abandonner. Au lieu de cela, il a créé un groupe qui définirait un nouveau genre musical. Cette détermination m’inspire quand je traverse des périodes difficiles dans mon propre parcours musical.

Le groupe a connu plusieurs formations, mais c’est le trio avec « Fast » Eddie Clarke et Phil « Philthy Animal » Taylor qui a produit les albums les plus emblématiques. Comme de nombreux passionnés de guitare et basse, j’ai passé d’innombrables heures à décortiquer leurs techniques, particulièrement la coordination entre la basse saturée de Lemmy et les riffs tranchants de Clarke.

Voici cinq éléments qui ont défini l’approche musicale unique de Motörhead :

• La basse jouée comme une guitare rythmique avec distorsion maximale
• Des tempos effrénés fusionnant punk, rock et heavy metal
• Des paroles authentiques sur la vie, la mort et les excès
• Une éthique do-it-yourself avant l’heure
• Un refus catégorique des étiquettes musicales

Bruxelles, 1930… et autres mythes autour de Lemmy

Les légendes entourant Lemmy sont aussi nombreuses que colorées. Une rumeur persistante prétendait qu’il avait consommé une bouteille de Jack Daniel’s quotidiennement pendant des décennies. Cette anecdote, souvent exagérée, témoigne néanmoins de sa résistance surhumaine. En étudiant différentes sonorités sur mon piano virtuel en ligne, je me demande parfois comment son corps a pu supporter un tel mode de vie.

Contrairement à d’autres icônes du rock comme Eddie Van Halen, fondateur du légendaire groupe de hard rock et guitariste virtuose, Lemmy n’était pas connu pour sa technique virtuose mais pour sa puissance brute et son authenticité. Ce contraste entre différentes approches du rock m’a toujours fasciné dans ma quête de développement musical.

Lemmy possédait un sens de l’humour caustique légendaire. Lorsqu’on lui demandait pourquoi il continuait à jouer si fort malgré l’âge, il répondait invariablement : « Si c’est trop fort, c’est que vous êtes trop vieux ». Cette phrase résonne dans mon esprit chaque fois qu’un voisin se plaint du volume de mon ampli.

Son décès le 28 décembre 2015, quatre jours après son 70ème anniversaire, a marqué la fin d’une époque. Diagnostiqué d’un cancer agressif seulement deux jours avant sa mort, Lemmy est resté fidèle à lui-même jusqu’au bout. La légende raconte qu’il jouait encore à ses jeux d’arcade préférés au Rainbow Bar & Grill de Los Angeles quelques semaines avant sa disparition.

L’héritage intemporel d’un pionnier rock

L’influence de Lemmy s’étend bien au-delà de Motörhead. Des groupes aussi divers que Metallica, Foo Fighters et même les Ramones ont reconnu sa contribution fondamentale à la musique. Son approche sans compromis m’inspire quotidiennement à rester authentique dans mes propres créations, peu importe les tendances du moment.

Sa philosophie résumée par « Born to lose, live to win » (Né pour perdre, vivre pour gagner) transcende la musique pour devenir une véritable philosophie de vie. Cette attitude rebelle mais positive face à l’adversité continue d’inspirer des musiciens de tous horizons.

Les funérailles de Lemmy furent aussi extraordinaires que sa vie. Diffusées en direct sur YouTube, elles ont rassemblé des figures emblématiques du rock mondial venues rendre hommage à l’homme qui avait redéfini les limites du genre. Ce jour-là, j’ai branché ma basse pour jouer « Ace of Spades », mon propre hommage à celui qui avait tant influencé mon parcours musical.